JR
Après avoir trouvé un appareil photo dans le métro parisien en 2001, JR choisit d'exposer librement ses créations sur les murs du monde entier, grâce à la technique du collage photographique, attirant ainsi l’attention de ceux qui ne fréquentent pas les musées habituellement.
Ce street artist considère qu’il possède la plus grande galerie d’art au monde puisqu’il s’exprime sur les murs et les façades, et colle des portraits dans les rues, les sous sols et les toits, d’abord de Paris puis de villes du monde entier.
Dès 2004 l’artiste fait valoir sa volonté d’annuler toute stigmatisation sociale, politique ou raciale et réalise tout d’abord Portrait d'une Génération, des portraits de jeunes de banlieue, et les affiche, en très grand format, dans les quartiers bourgeois de Paris.
Puis, avec Face 2 Face, la plus grande expo photo illégale jamais créée, JR affiche d’immenses portraits d’Israéliens et de Palestiniens face à face dans huit villes palestiniennes et israéliennes et de part et d’autre de la barrière de sécurité.
En 2008, JR part pour un périple international à l'occasion de Women are Heroes, un autre grand projet dans lequel il souligne la dignité des femmes qui sont souvent les cibles de conflits.
En 2011, JR remporte le TED Prize, un prix attribué par les membres de la communauté TED qui, assorti d'une dotation de 100.000 $ lui permet d’asseoir sa notoriété et d’entreprendre d’autres travaux.
Il se fait véritablement connaître du grand public en faisant « disparaître » en 2015 la Pyramide du Louvre, mais aussi plus récemment en co-réalisant avec Agnès Varda Visages Villages qui a remporté le prix L'Oeil d'Or du meilleur documentaire au Festival de Cannes 2017.
Dernièrement, l’oeuvre de JR fait à nouveau l’actualité puisque sa dernière installation, qui a nécessité trois mois, a été terminée juste après l'annulation par le président américain Donald Trump du programme DACA qui protégeait environ 800.000 jeunes sans-papiers arrivés aux États-Unis durant leur enfance, dont une large majorité de Mexicains.
Il s’agit d’un trompe-l'oeil, particulièrement bien réalisé en noir et blanc (comme à son habitude) montrant un enfant qui regarde par-dessus la barrière métallique séparant le Mexique des États-Unis à Tecate, au nord-ouest du Mexique.
Sa taille XXL est sans conteste à la hauteur des polémiques que la promesse de campagne du président américain a soulevées.
Même si JR n’a pas commenté officiellement cette nouvelle oeuvre, son objectif paraît néanmoins limpide : dénoncer la place des frontières dans le monde et aborder le sujet de l'immigration, et des écarts de niveau de vie.
Niveau: B1