L’envolée helvète
Véritable travail d’orfèvre que ce nouvel album du chanteur suisse Stephan Eicher. Un joli retour, très attendu, cinq ans après L’eldorado. Douze chansons courtes et soignées, des mélodies douces parfaitement orchestrées et une interprétation d’une rare élégance. Comme pour chacun de ses albums, Eicher a su bien s’entourer.
On retrouve ses compères habituels, Martin Suter pour les textes en bernois et Philippe Djian pour les textes en français, mais aussi Miossec, Fred Avril, Mark Daumail des Cocoon, William Tyler des Lambchop ou encore les Calexico. De cette collectivité est donc né un album qui mêle folk, jazz et blues, guitares et cuivres. Un habillage symphonique qui met en valeur la voix et les textes.
C'est justement sur les textes que repose l'ambition de l'album, qui n'est pas des moindres : « allumer les antennes des gens ». Les chansons disent de manière plus ou moins évidente l'amour, la tendresse, l'absence et soulignent une confrontation au réel un peu plus marquée que d’habitude. Au détour d’une phrase, d’un mot cinglant, Eicher évoque le désarroi actuel et y répond avec humanisme. Un nouveau chapitre musical et beaucoup d’âme pour L’envolée.