Un festival, des festivals
En parfait accord avec le principe de l’Unesco qui dit qu’il est important de « placer la culture au cœur du développement [comme] un investissement capital dans l’avenir du monde, la condition du succès d’une mondialisation bien comprise qui prenne en compte les principes de la diversité culturelle », le festival est un secteur de l’activité culturelle qui rencontre ces dernières années une croissance fulgurante.
La France en dénombre à elle seule environ 2000, chiffre lui-même difficile à établir.
L’un des plus célèbres est sans doute le Festival d’Avignon créé en 1946 par Jean Vilar qui, à la veille des années 50, souhaite sortir des sentiers battus par le théâtre à Paris et pour cela, proposer tant les œuvres du théâtre classique que celles du théâtre d’avant-garde à un plus vaste public. Le Festival d’Avignon, dont il est le créateur, et le TNP (Théâtre National Populaire), dont il est le directeur à partir de 1951, seront les instruments de ce véritable projet social : il s’agit de faire venir un public jeune, attentif, nouveau et de « réconcilier enfin, architecture et poésie dramatique ».
En 1951, Gérard Philipe fait son entrée au Festival et contribue à en déterminer le succès. Depuis, Avignon ne l'a jamais oublié et il a fallu des années après sa mort prématurée pour que l'on ose reprendre Le Cid ou Le Prince de Hombourg.
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Le succès s’affirmant d’année en année, Jean Vilar ouvre le Festival à d'autres disciplines artistiques : la danse dès 1966, avec Maurice Béjart et Le Ballet du XXème siècle ; le cinéma en 1967 avec la projection en avant-première de La Chinoise de Jean-Luc Godard dans la Cour ; le théâtre musical enfin, avec Orden mise en scène par Jorge Lavelli. Cette communion entre les arts trouve un accueil favorable auprès du public.
Après la mort de Jean Vilar en 1971, le Festival ne change pas de cap et même si chaque édition est différente des autres, c’est vers la création contemporaine que s’orientent le Festival et sa programmation.
En 1966, parallèlement au Festival, se crée un hors-festival : le « OFF », regroupement de compagnies éparses désireuses de toucher le public du Festival et voulant participer à ce qui devient la grande fête estivale du théâtre, désormais rendez-vous obligé des professionnels et du public amateur de théâtre. De fait, en 50 ans, le OFF a été un tremplin pour de nombreux artistes mais a également permis aux festivaliers (public et professionnels) de découvrir des auteurs contemporains. Alternatif à l'origine, le Festival OFF d'Avignon est devenu une réalité attestée dans le paysage culturel national. Il s’agit aujourd’hui de l’un des plus grands festivals de compagnies indépendantes au monde de par la richesse et la diversité de ses offres culturelles. En 2016, du 7 au 30 juillet, le Festival OFF d’Avignon a réuni 1092 compagnies et 1416 spectacles.
Le Festival d'Avignon offre au spectateur le plaisir de la découverte avec celui de la réflexion, faisant de la ville un forum d'où se dégage une atmosphère d'engagement dans son temps et du théâtre un espace propice au dialogue et aux débats, parfois passionnés, pour les artistes et le public.
//www.festival-avignon.com/fr/
Après 70 ans, le Festival d’Avignon désormais appelé le « IN », est reconnu comme l’un des rendez-vous culturels les plus importants de France, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale. Il est directement financé par le Ministère de la Culture, les Collectivités Territoriales et la Ville d’Avignon et est actuellement dirigé par M. Olivier Py.
Son programme est indissociable de celui de son alter-ego, le Festival OFF, et chaque année, pendant 3 semaines en juillet, tous deux font d'Avignon un lieu incontournable de création et d'aventures, pour les artistes comme pour les spectateurs.