Astérix et la Transitalique
Dans le 37ème album des aventures d’Astérix, paru en octobre 2017, les irréductibles Gaulois, créés en 1959 par René Goscinny (scénariste) et Albert Uderzo (dessinateur) partent à la découverte de la péninsule italienne. C’est le 3ème album scénarisé par Jean-Yves Ferri et dessiné par Didier Conrad, légitimes héritiers[1] d’Uderzo, et c’est le plus grand tirage de l’édition française, car il a été tiré à cinq millions d’exemplaires, dont deux en France.
Après « Astérix chez les Pictes » (2013) et « Le papyrus de César » (2015) les deux auteurs décident que la nouvelle destination de leurs héros sera l’Italie. Astérix s’était déjà rendu[2] à Rome deux fois dans les albums « Les lauriers[3] de César » et « Astérix chez les gladiateurs », mais il n’avait jamais visité le reste de la botte. C’est ainsi que Ferri et Conrad pensent à une course de chars effrénée[4] à travers les voies romaines, à une sorte de rallye, qui permettra aux protagonistes de passer de ville en ville.
L’album est un hommage à Uderzo, tout d’abord parce qu’il a des origines italiennes (en effet quand dans l’album les Gaulois traversent la Vénétie on peut remarquer une borne kilométrique[5] portant la mention d’Oderzo, la ville à l’origine du patronyme d’Albert Uderzo), deuxièmement parce qu’il nourrit une grande passion pour les anciennes voitures de course et enfin parce que le vrai protagoniste de cette course est Obélix, personnage très cher à Uderzo.
Le scénario : Accusé de passer sa vie à organiser des orgies[6], le consul romain Lactus Bifidus propose d’organiser une course pour prouver la bonne qualité des routes romaines. La course est ouverte à tous les peuples conquis[7], ainsi qu'aux barbares, mais César demande à l'organisateur que ce soit un romain qui gagne, par tous les moyens. Obélix, qui vient d’acheter un char de course et qui décide d’en devenir aurige[8], va se mettre en travers des plans de l’Empereur.
Le parcours : La course part de Modicia (Monza, la ville de la Ferrari), elle passe par Parme et, après un détour du côté de Venise, les coureurs se retrouvent à Florence et puis à Sienne. Ils passent par l’Ombrie, par Tivoli et ils arrivent enfin dans la baie de Naples. Durant ce parcours nos héros croisent la route de personnages italiens bien connus : Crésus Lupus, qui sponsorise la course, rappelle Berlusconi, un journaliste reprend les traits de Roberto Benigni et l’aubergiste de Parme ceux de Pavarotti. En outre deux femmes ont les traits de Sofia Loren et de Monica Bellucci. Et c’est aussi l’occasion pour évoquer l’art, la cuisine et pas mal de clichés liés à l’Italie.
[1] héritiers = eredi
[2] rendu = recato
[3] le laurier = l'alloro
[4] effrénée = sfrenata
[5] borne kilométrique = pietra miliare
[6] orgie= baccanale
[7] conquis = conquistato/i
[8] aurige = auriga