Fred Vargas
Le nouveau polar de Fred Vargas qui nous entraîne dans une nouvelle enquête du désormais célèbre Commissaire Adamsberg est l’un des évènements littéraires de la saison.
Sans jamais sacrifier au diktat du roman annuel, Fred Vargas est aujourd’hui un des auteurs les plus lus en Europe, et l’un des plus traduits au monde. Même si elle déclare « Je ne suis pas un phénomène de société », les romans policiers qu’elle publie, hélas au compte-gouttes, obtiennent à chaque fois un succès stratosphérique.
On attend ce nouvel opus depuis 2 ans, depuis Temps glaciaires où elle s’était ingéniée à perdre son lecteur entre les brumes islandaises et les souvenirs de Robespierre.
Elle nous revient avec Quand sort la recluse, son douzième « rompol », terme par lequel elle désigne ses romans (roman policier).
A l’euphorie de découvrir son nouveau roman exposé en bonne place dans la vitrine des librairies, succède la crainte que la magie n’opère plus et que l’univers de son commissaire Adamsberg, « le pelleteur de nuages » dont on suit les pensées évanescentes depuis 1991, pourrait ne plus ravir. Et pourtant, dès les premières pages, on est enchanté et on se délecte des nouvelles inventions, des bizarreries et des trouvailles de l’auteure, on ne voudrait plus que cela finisse. Les livres de Vargas sont de ceux qu’on lit le plus lentement possible pour différer le moment inéluctable de la fin.
Adamsberg est appelé à revenir d’urgence à Paris, et à quitter l’Islande où avait abouti sa précédente enquête. Une femme a été assassinée, écrasée par deux fois sous les roues d’une voiture. Le mari de la victime, un avocat riche et hautain, n’aurait pas quitté sa salle de jeux vidéo habituelle, tandis que son amant, Nassim Bouzid, n’a, semble-t-il, pas d’alibi valable.
Tandis que mari et amant en viennent aux mains dans la salle d’interrogatoire, une autre question préoccupe Adamsberg. Du côté de Nîmes, quelques septuagénaires meurent mystérieusement empoisonnés par le venin d’une petite araignée qui est pourtant souvent inoffensive…Cette araignée, la Loxosceles rufescens, dite « la Recluse » ne dispose pas à elle seule d’assez de venin pour tuer un homme.
Médiéviste reconnue, également archéo-zoologue, on peut compter sur Fred Vargas pour conduire Adamsberg à mener habilement une enquête semée « d'étocs » (d’écueils). Il jouera de son intuition et de sa sensibilité exacerbée pour trouver le fil ténu qui relie les araignées recluses aux femmes ainsi nommées au Moyen Age parce qu’elles se retranchaient volontairement du monde, suite à des violences dont elles étaient victimes.
Elle est ainsi, Fred Vargas. Elle parvient toujours à raccrocher une intrigue un brin délirante à un terreau on ne peut plus réaliste. Une fois sortie de son trou, c’est sûr, sa recluse va faire un malheur.