Julie-Victoire Daubié, pionnière du féminisme
Julie-Victoire Daubié doit sa renommée[1] au fait d'avoir été la première femme à obtenir le baccalauréat en France ainsi qu’une licence[2] en « Lettres » à la Sorbonne, à une époque où les cours à l’Université n’étaient pas ouverts aux femmes.
Elle naît le 26 mars 1824 à Bains-les-Bains, dans les Vosges. Son père meurt quand elle n’a que vingt mois et elle grandit avec sa mère et ses sept frères et sœurs, au sein d’une famille bourgeoise[3] et catholique.
En 1944, à l'âge de 20 ans, elle obtient le « certificat de capacité », brevet obligatoire pour enseigner. Mais la jeune femme ne se contente pas et vise[4] le bac, un diplôme qui était réservé aux hommes. Pour cela, elle demande à son frère, prêtre[5], de lui enseigner le latin et le grec, matières indispensables pour présenter le baccalauréat. En outre, elle suit les cours, au Muséum d'Histoire naturelle, d’un grand professeur spécialisé dans l'étude des oiseaux et des mammifères.
En 1861elle s’inscrit aux épreuves du baccalauréat à Lyon et elle décroche[6] le diplôme avec six abstentions, trois avis favorables et un défavorable.
Elle devient journaliste économique et elle s’installe à Paris, où elle donne des conférences et où elle continue sa lutte[7] pour la reconnaissance[8] de nombreux droits aux femmes. Outre son combat[9] pour leur accès à l'enseignement et à une formation professionnelle efficace, elle milite pour le suffrage des femmes et plus en général pour leur émancipation dans la société.
Vu que sa candidature à la Sorbonne est refusée, parce que les cours, à la fin du XIXe siècle, sont encore interdits aux femmes, elle prépare sa licence seule et elle réussit son examen le 28 octobre 1871. Elle décide aussitôt de préparer une thèse de doctorat, mais en 1874 elle meurt et laisse sa thèse inachevée[10].
Elle ne voit pas de son vivant le résultat de toutes ses luttes, mais elle a toutefois la satisfaction de jouir[11] d'une certaine reconnaissance dans toute l’Europe et aux États-Unis.
À l'exposition universelle de 1867, elle reçoit une médaille qui récompense l'ensemble de son travail et aujourd’hui une faculté de droit porte son nom à Lyon.
Claudia Casazza
La renommée : la fama
La licence : la laurea triennale
Bourgeois(e) : borghese
Viser : mirare
Le prêtre : il prete
Décrocher : ottenere
La lutte : la lotta
La reconnaissance : il riconoscimento
Le combat : il combattimento, la lotta
Inachevé(e) : incompiuto/a
Jouir : godere