Les marchés de Noël
Les premiers marchés de Noël remontent au XIVe siècle. Ils sont nés en Allemagne et en Alsace et au début, ils étaient appelés les « Marchés de Saint Nicolas ». C’est en effet à ce saint, patron des écoliers, que l’on attribuait le rôle de distribuer des cadeaux aux enfants sages. Pour permettre aux parents de se procurer des friandises[1] et des jouets on installait alors un marché quelques jours avant le 6 décembre où l’on pouvait trouver des marchands de poupées[2] et d’autres jouets, des ciriers (ou marchands de bougies et cierges[3] en cire[4]), des marchands de pain d’épices et de sucreries.
Plus tard, la Réforme, pour lutter contre le culte des saints, les a rebaptisés « marchés de l’enfant Jésus » et la remise[5] des cadeaux a, elle aussi, changé de date pour se faire la veille de Noël. En effet, les documents relatent[6] qu’à partir du XVIe siècle ces marchés ont commencé à avoir lieu huit jours avant Noël et jusqu’à la messe de minuit.
Le Christkindelsmärik, c’est-à-dire le traditionnel « marché de l’enfant Christ » (le nom original est en langue alsacienne) qui se tient à Strasbourg depuis 1570, a été longtemps le seul en France. Mais dans les années 1990, ces marchés se sont répandus[7] dans toute l’Europe et ils sont devenus peu à peu un événement incontournable des fêtes de fin d’année. De nombreuses villes ont instauré leur propre marché de Noël avec des chalets en bois et parfois des attractions (une patinoire éphémère, une grande roue, un carrousel[8]…) proposant ainsi un marché plus commercial.
Aujourd’hui, le Christkindelsmärik de Strasbourg débute le premier samedi de l’Avent pour s’achever le 24 décembre au soir et attire chaque année deux millions de visiteurs venus du monde entier. Outre les échoppes[9] et les chalets qui vendent des décorations, des santons[10] et de nombreux objets artisanaux, on y trouve le grand sapin, originaire des Vosges, qui doit mesurer au moins trente mètres.
Parmi les plus beaux marchés de Noël en France on trouve d’autres marchés alsaciens, comme celui de Colmar, le préféré des gourmets[11], celui de Haguenau, célèbre pour ses crèches[12], ou celui de Ribeauvillé, le plus médiéval, mais on en trouve également dans le nord du pays, dans les Alpes, sur le littoral Atlantique et même au sud.
À Paris, les marchés de Noël investissent les quatre coins de la capitale et il en existe au moins une vingtaine. Le plus célèbre est probablement celui organisé sur le parvis[13] de la cathédrale Notre-Dame, mais le village de Noël qui se déroule sur le Champ de Mars, avec la Tour Eiffel en perspective, est aussi très apprécié des touristes et des parisiens.
En Belgique, les marchés de Bruxelles, de Bruges et de Charleroi valent le détour, alors qu’en Suisse le plus beau et le plus populaire reste celui de Fribourg.
Bref, il y en a pour tous les goûts et ils contribuent tous à créer une atmosphère féérique[14] et magique… non seulement pour les enfants !
Claudia Casazza
[1] La friandise : il dolce
[2] La poupée : la bambola
[3] Le cierge : il cero
[4] La cire : la cera
[5] La remise : la consegna
[6] Relater : narrare, riportare
[7] Se répandre : diffondersi
[8] Le carrousel : la giostra
[9] L’échoppe : la bottega, il chiosco
[10] Le santon : il personaggio del presepe
[11] Le gourmet : il buongustaio
[12] La crèche : il presepe
[13] Le parvis : il sagrato
[14] Féérique : incantevole, da favola, favoloso