Marie NDiaye, plus puissante que jamais
Cela va sans Lire
Après son roman Trois femmes puissantes, vainqueur du prix Goncourt 2009, voici revenir Marie NDiaye avec Ladivine. On retrouve ici trois femmes, plus puissantes encore, le long d’un récit complexe et envoûtant. On lit Marie NDiaye sous emprise, difficile en effet de résister à sa langue élégante et minutieuse, à sa grammaire impeccable et à ses longues phrases proustiennes. Incroyablement sophistiquée, sa prose ample, musicale et somptueuse, se double d’une authentique puissance narrative.
Époustouflant de beauté et saisissant d’angoisse diffuse, ce roman sinueux décline un rapport aux origines compliqué. Trois femmes donc, une mère, une fille et une petite-fille, dont le récit suit le destin, interrogeant au fil des générations certains rapports, tels la filiation, le reniement, la honte, la culpabilité ou encore la déchirure et les secrets. Cette histoire de famille, intensément romanesque, flirte aussi avec le fantastique, en particulier avec ce chien mystérieux qui monte la garde. Dans une temporalité lancinante, Marie NDiaye parle de tout, lentement, subtilement, comme dans un long rêve. Avec Ladivine, son dixième roman, elle confirme qu’elle fait partie des plus grands écrivains du moment et prouve que la plus haute récompense littéraire française est loin de lui avoir tourné la tête !