Michel Houellebecq, Configuration du dernier rivage
Cela va sans Lire
Plutôt que l’aimer ou le détester, contentons-nous de le lire… et pour cause, Michel Houellebecq est l’écrivain français vivant le plus lu dans le monde! Après le prix Goncourt reçu en 2010 pour son roman La Carte et le territoire et un long exil en Irlande, Houellebecq nous revient avec un recueil de poésies, à l’heure où la poésie ne se vend plus. Cela est cependant loin d’inquiéter notre homme: «même si peu d’exemplaires se vendent, ça vaut quand même le coup de faire des livres de poésie».
Un titre typiquement «houllebecquien» d’abord, empreint de langage scientifique cher à l’auteur. Puis un livre qui claque, des poésies qui sonnent d’une façon particulière, «houellebecquiennes» elles aussi. Outre la répétition (toujours réjouissante!) des provocations du Houellebecq en prose, on retrouve surtout ici l’amour, son grand sujet, le nœud de l’existence. Dans ses vers, l’aspiration naïve au bonheur côtoie le désespoir. Loin d’un simple désespoir de bas étage, Houellebecq pare le sien d’une incroyable lucidité, qu’il assortit trivialement avec quelque chose de drôle ou avec une lueur, un instant de bonheur partagé. Répartis en cinq sections («L’Étendue grise», «Week-end prolongé en zone 6», «Mémoires d’une bite», «Les Parages du vide», «Plateau»), ses poèmes perpétuent invariablement son univers et offrent une lisibilité nouvelle, à la fois plus intime et plus lyrique. Une petite centaine de pages à découvrir!