Radiant, le premier manga français adapté en anime au Japon
L’aventure de Tony Valente commence à Toulouse, où ses parents l’ont toujours encouragé à devenir dessinateur de BD.
Ce toulousain, aujourd’hui expatrié au Canada, a grandi en regardant Dragon Ball et en lisant Astérix, mais à ses débuts, après le bac, il ne s’est pas tout de suite orienté vers le manga , il s’est plutôt intéressé à la BD traditionnelle franco-belge. Il s’est mis au manga plus tard, en découvrant Naruto et One Piece, des shônen (mangas pour adolescents) d’action et d’aventure prônant[1] des valeurs de courage et de dépassement[2] de soi.
Influencé par One Piece et par l’esthétique japonaise, mais aussi par les légendes, les contes de fées[3] et des éléments de folklore européen, comme la sorcellerie[4] ou l’Inquisition, il a donc créé l’aventure de Radiant. Son héros, Seth, est un jeune garçon issu[5] de la caste des sorciers, une communauté rejetée[6], bien qu’elle sauve des vies humaines en combattant les Némésis, des créatures tombées du ciel qui tuent et qui contaminent.
Radiant est d’autant plus remarquable qu’il porte un regard sur la notion d’étranger et de racisme. En effet les sorciers de Radiant sont craints[7] par tout le monde, ils sont traités de voleurs et ils sont persécutés par l’Inquisition. Tout au long de l’aventure le protagoniste affronte ce traitement injuste et, pour mettre fin à cette discrimination, il décide de partir à la recherche du berceau[8] des Némésis, pour le détruire, afin que tous les sorciers comme lui puissent enfin vivre en harmonie avec le reste du monde.
Avec Radiant Tony Valente est devenu l’un des premiers mangakas français à connaître un large succès : son manga est aujourd’hui distribué sur tous les continents et il est traduit dans six langues. Mais le premier pays à avoir importé Radiant est le Japon, en 2015. Par hasard Yusuke Fujita, un jeune producteur de la chaîne NHK, l’a découvert en librairie et il a aussitôt proposé à son employeur de produire la série animée.
NHK, enthousiaste, a confié la réalisation du projet au studio d’animation japonais Lerche, qui a offert à Tony Valente des garanties hors du commun en le consultant tout au long de la réalisation de la série.
Ce projet est unique au Japon et Tony Valente est le premier dessinateur de « mafra » (contraction de manga-français) à voir son œuvre adaptée en anime.
En France, où selon un récent sondage quatre Français sur dix regardent de l’animation japonaise, Radiant est aujourd’hui en quatrième position des animes les plus suivis.
Claudia Casazza
[1] Prôner : vantare, esaltare
[2] Le dépassement : il superamento
[3] Le conte de fées : la fiaba
[4] La sorcellerie : la stregoneria
[5] Issu : discendente
[6] Rejeté : rifiutato, respinto
[7] Craint : temuto
[8] Le berceau : la culla