Syngué sabour, un Goncourt au ciné
Si vous comptez parmi les heureux lecteurs de Syngué sabour, Pierre de patience d’Atiq Rahimi, ne manquez pas son adaptation cinématographique éponyme. Une belle histoire que le lauréat du prix Goncourt 2008 a lui-même porté à l’écran. L’écrivain franco-afghan est à sa deuxième adaptation d’un de ses livres, puisqu’il avait déjà tourné «Terre et cendre» en 2003, tiré de son roman sorti en 2000. Dans la mythologie perse, syngué sabour est une pierre magique à laquelle on livre nos secrets jusqu’à ce qu’elle explose et nous en délivre. Dans le film, cette pierre de patience est incarnée par un homme plongé dans le coma, après avoir reçu une balle dans la nuque. Dans une maison, sa femme veille sur lui pendant qu’au dehors font rage les combats dans une ville en guerre. Les prières de la jeune femme pour son époux se
transforment peu à peu en une longue et subversive confession. La sublime actrice iranienne Golshifteh Farahani interprète magnifiquement ce monologue libérateur et tient le film à elle seule, pendant plus d’une heure et demie. La force de sa performance illumine avec brio ce huis-clos passionnant, qui prend un tour inattendu et exutoire.