Une année sabbatique après le bac… Pourquoi pas?
Faire une année de césure – gap year ou année sabbatique – après le lycée et avant de commencer ses études supérieures est une pratique très courante dans les pays scandinaves et anglo-saxons où la culture est envisagée[1] d’une manière plus globale. Dans l’Hexagone cette pratique est en revanche peu répandue[2], parce que ce n’est pas (ou pas encore) dans la mentalité française.
L’année sabbatique après le lycée reste très rare à cause du fait qu’elle peut s’avérer[3] pénalisante pour certains cursus. Par exemple, il est déconseillé de faire une année de pause aux lycéens qui souhaitent entrer dans les grandes écoles, où l’inscription se fait sur dossier, avec un avis des enseignants de terminale. En outre, les parents sont souvent contraires, puisqu’ils ont peur que leurs enfants perdent les rythmes et les habitudes qu’il faut avoir quand on étudie et qu’il est difficile de réassimiler après une année de pause.
Toutefois, si le lycéen a un projet structuré et des objectifs bien définis, le gap year peut représenter une expérience enrichissante et valorisante, mais il ne faut surtout pas que ce soit une année de repos, passée dans l’oisiveté[4], sinon le risque de décrochage[5] redouté par les parents devient concret.
Une année sabbatique pourrait se révéler utile pour les lycéens qui en terminale n’ont toujours pas décidé dans quelle filière s’inscrire car, en effet, une pause et des expériences dans le monde du travail ou du bénévolat pourraient les aider à réfléchir sur leur avenir, à prendre du recul[6] sur leur orientation et à mûrir.
Mais que faire pendant l’année sabbatique ?
On peut passer une année à l’étranger pour s’ouvrir au monde, développer une culture internationale, gagner en autonomie et apprendre ou perfectionner une langue. Dans ce cas-là, on peut s’inscrire dans une université étrangère (si le coût n’est pas trop élevé), partir au pair, trouver un job ou un stage dans une entreprise ou s’engager dans le volontariat international.
Il est possible aussi de se consacrer à une expérience professionnelle dans son propre pays, s’engager dans le service civique ou s’investir dans une association.
L’année de césure, si elle est bien organisée, peut donc représenter une occasion pour valoriser son propre CV, pour ouvrir son esprit, apprendre à s’organiser, sortir de sa bulle estudiantine et, plus en général, sortir des chemins battus afin d’explorer de nouveaux horizons et d’évoluer.
Claudia Casazza
[1] Envisagé(e) : considerata
[2] Répandu(e) : diffuso
[3] S’avérer : rivelarsi
[4] L’oisiveté : l’ozio
[5] Le décrochage : l’abbandono degli studi
[6] Prendre du recul : vedere le cose in prospettiva, considerare con distacco