Hommage à Molière
Comédien, auteur, metteur en scène, directeur de troupe et administrateur à la fois, Molière peut être considéré comme le créateur de la comédie moderne.
Né à Paris le 15 janvier 1622, Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, a grandi dans un milieu aisé[1] : son père, tapissier du roi, lui a fait faire des études dans le collège des Jésuites, où il a découvert les comédies de Plaute et de Térence et où la classe de rhétorique était entièrement consacrée au théâtre, vite devenu sa passion.
C’est ainsi qu’après avoir obtenu une licence en droit à Orléans et après avoir choisi le nom de scène de Molière, il a décidé de suivre sa vocation et il a fondé la troupe de l’Illustre Théâtre, composée de dix acteurs. Toutefois, la compagnie a bientôt fait faillite[2] et le jeune comédien a été emprisonné pour dettes[3]. Il a alors décidé de tenter sa fortune en province où il est resté pendant douze ans.
Quand il est rentré à Paris, en 1658, il a su obtenir la faveur du roi Louis XIV duquel il a vite obtenu l’autorisation à jouer au théâtre du Petit-Bourbon et puis dans la nouvelle salle du Palais Royal. Malgré les polémiques suscitées par certaines pièces, comme Tartuffe ou Don Juan, il est aussitôt devenu le principal organisateur des divertissements de la Cour.
Sa volonté de peindre la nature humaine et d’attaquer les vices de son temps, l’originalité de son jeu[4], sa capacité de construire des intrigues attachantes[5] et sa verve satirique ont fait de lui une véritable légende, un grand classique dès son vivant.
Il est mort quelques heures après la quatrième représentation du Malade imaginaire, le 10 février 1673 et il a laissé plus de trente pièces (farces, comédies et comédies-ballets), dont plusieurs chefs-d’œuvre comme L’Avare ou Le Misanthrope.
Sept ans après sa mort, la Troupe de la Comédie Française, appelée encore aujourd’hui « Maison de Molière », a été créée et d’emblée[6] elle s’est construite en référence à l’artiste. Vu que beaucoup de comédiens provenaient de son ancienne troupe, l’auteur a été immédiatement considéré comme le père tutélaire, comme le « premier doyen[7] ».
Dès nos jours, l’héritage de l’auteur est pleinement pris en charge par la Comédie-Française et chaque année, depuis 1822, ses comédiens célèbrent la naissance de leur vénérable « patron » en lui rendant hommage. Mais cette année, ils ne seront pas seuls à le fêter, car de nombreuses manifestations seront organisées à une échelle internationale pour fêter le 400e anniversaire du « plus grand farceur[8] de France ».
Claudia Casazza
[1] Aisé : agiato
[2] La faillite : il fallimento
[3] La dette : il debito
[4] Le jeu : la recitazione
[5] Attachant : accattivante
[6] D’emblée : fin dall’inizio
[7] Le doyen : decano, rettore
[8] Le farceur : burlone, buffone
Nella foto: Jean-Auguste-Dominique Ingres, Molière a cena con Luigi XIV a Versailles, olio su tela, 1857 (Parigi, Comédie Française)