Le Centre Pompidou fête ses 40 ans en 2017
Quand en 1969, le Président Georges Pompidou décide d’affecter le plateau Beaubourg dans le centre de Paris à la construction d’un centre culturel pluridisciplinaire d’un type entièrement nouveau, il organise un concours d’idées auquel vont participer des architectes du monde entier : 681 concurrents, originaires de 49 pays différents, présentent un projet. Le jury choisit celui de 3 architectes, deux Italiens Renzo Piano, Gianfranco Franchini, et un Anglais, Richard Rogers… à l’époque pratiquement inconnus.
Le 31 janvier 1977, le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou est inauguré. Devenu une véritable institution parisienne, celui que l’on surnomme "Beaubourg" souffle cette année ses 40 bougies et peut se vanter d’être le deuxième musée de Paris le plus fréquenté après celui du Louvre. Ce monument qui abrite le musée d’art moderne et contemporain et une bibliothèque particulièrement riche est devenu l’un des emblèmes de la modernité française, incontournable tant pour les parisiens que pour les touristes qui l’ont d’ailleurs gratifié de plus de 100 millions de visites depuis son ouverture.
Pourtant, au départ, l’architecture impressionnante de l’édifice provoque des réactions contrastées au sein du public. Sa tuyauterie apparente aux allures d’échafaudage, son architecture vaguement industrielle, sont décriées par certains qui les jugent indignes d’accueillir des oeuvres d’art, même contemporaines. « Dieu que c'est laid ! », s'exclamait par exemple l'écrivain Barjavel. D’autres s’enthousiasment de la hardiesse du concept architectural qu’il propose : le Centre Pompidou est conçu comme un empilage d’immenses plateaux posés les uns sur les autres ; sans murs porteurs tous les éléments techniques sont disposés sur le périmètre de la structure : les ascenseurs, les escaliers et ces gigantesques tuyaux de couleur bleue pour l’aération et jaune pour les conduites électriques qui ont tant fait parler d’eux mais qui laissent la possibilité aux scénographes et aux artistes d’organiser l’espace comme ils le souhaitent.
Le succès est tangible. À sa création, on attendait 3.000 visiteurs par jour, on en dénombre aujourd’hui 15.000, voire davantage. Il y avait certainement un besoin immense d’un lieu consacré à l’art moderne et à l’art contemporain.
Aujourd’hui le Centre Pompidou a une double mission : la préservation du patrimoine de l’art contemporain et la prospection : la collection s’est largement accrue puisqu’elle est passée de 30.000 oeuvres à son origine à 120.000 oeuvres quarante ans plus tard. Il possède la deuxième collection d'art contemporain au monde, après celle du MoMA à New York. Etant impossible de toutes les exposer à Paris, il s’avère nécessaire de les faire circuler : la solution la plus classique est celle que fournissent les expositions temporaires délocalisées qui assurent une visibilité à un plus vaste public à travers le monde.
Mais l'institution parisienne a aussi fait le pari de la décentralisation, en ouvrant en 2010 une première antenne en région, avec le Centre Pompidou Metz, dont l'ambition est d'attirer les visiteurs de tout le Nord-Est européen.
En outre, un nouveau concept de Centre Pompidou "provisoire" est testé également à partir de 2015 à Malaga, en Espagne où il s’établit pour une durée de cinq ans dans le Cubo, un bâtiment projeté par Daniel Buren, situé sur le port de plaisance de la ville.
Le « Centre Pompidou Màlaga », qui a déjà accueilli de nombreux visiteurs depuis son ouverture, doit sans doute son succès à l'accent qui a été mis sur les oeuvres de Picasso dont Malaga est la ville natale.
Après le succès rencontré en Espagne, l’intention est de s’orienter maintenant vers l’Asie (un projet à Séoul est bien avancé, un autre est encore en cours de négociation en Chine) et vers l'Amérique latine et les États-Unis.
Alors, pour fêter ses quarante ans, le Centre Pompidou confirme cette intention de sortir de Paris pour aller à la rencontre des gens : 75 expositions, des projections, des concerts, des spectacles de danse, de musique contemporaine sont organisés pour toute l’année 2017 dans la capitale mais aussi dans quarante villes de France. Comme le souhaitait le président Georges Pompidou lorsqu’il a lancé son projet visionnaire en 1969, cet anniversaire-événement mélange les arts et les lieux pour toucher un public le plus large possible.
Niveau: B1