Marseille, la capitale du street art
Le street art est partout en France et les amateurs de cet art urbain sont de plus en plus nombreux. Ils visitent certaines villes spécialement pour y admirer les collages, les fresques[1], les graffitis, les tags, les pochoirs[2] ou les tableaux gigantesques qui ornent leurs murs. Si c’est votre cas, vous ne serez pas déçus en visitant Marseille, la seule ville française à figurer parmi les « 10 villes européennes pour les amateurs de street art ».
Depuis plusieurs années, certains quartiers de la deuxième ville de France sont devenus de véritables galeries à ciel ouvert. Le temple du street art, c’est le mythique Cours Julien, le quartier des artistes, communément appelé le « Cours Ju ». C’est là que les premiers graffs de Marseille ont été peints[3], aux alentours[4] des années 1990. Dans ce quartier, imprégné depuis toujours d’une ambiance underground, les fresques et les graffitis (certains autorisés, d’autres non) sont omniprésents. Rue Crudière, il y a même un cadre[5] de cinq mètres par trois qui laisse chaque mois un artiste différent s’exprimer en réalisant une œuvre éphémère.
Dans le quartier du Panier, situé sur une butte[6], dans le centre historique, tout près de la Canebière, de grandes fresques ornent la place de la Vieille Charité et de nombreux graffitis et collages égayent[7] les murs des ruelles étroites souvent pavées.
Dans le quartier populaire de la Belle de Mai on trouve la Friche, un espace de 45 000 m2 où se côtoient un restaurant, 5 salles de spectacles et de concert, des jardins partagés, une librairie, une crèche, des espaces d’exposition, une aire de jeux et de sport et un skate-park qui regorge[8] de graffitis. En 2013, l’artiste JR a investi ce quartier avec son projet urbain Unframed et, en travaillant avec les habitants, il a utilisé des photos d’archives pour les transformer en immenses collages qui ont aujourd’hui presque complètement disparu, à l’exception d’un visage visible depuis le train.
Nouveau haut lieu[9] de l’art contemporain, le Château de Forbin accueille près de 130 œuvres inédites d’artistes new–yorkais. Cette ancienne demeure aristocratique constitue un lieu unique, dédié au post-graffiti et à l’histoire de l’East Village des années 80.
En outre, avant de quitter la « cité phocéenne[10] », où les murs ont la parole depuis des décennies, on peut visiter l’un des concept stores de la ville dédiés au street art et aux graffitis. À l’intérieur, on peut trouver de nombreuses affiches et tee-shirts en série limitée, réalisés par des artistes locaux, mais également toutes sortes d’objets, accessoires et décorations qui mettent à l’honneur la création urbaine marseillaise.
Claudia Casazza
[1] Une fresque : un affresco, un dipinto murale
[2] Un pochoir : uno stencil
[3] Peint : dipinto (p. p . de peindre : dipingere)
[4] Aux alentours de : intorno a
[5] Un cadre : una cornice
[6] Une butte : una collina
[7] Égayer : rallegrare, vivacizzare
[8] Regorger : pullulare
[9] Un haut lieu : un importante centro
[10] Cité phocéenne : città focese (Marsiglia fu fondata nel 600 a. C. da marinai greci originari di Focea)