Une comédie à la Donzelli
Après La Reine des Pommes et La Guerre est déclarée, la réalisatrice Valérie Donzelli revient avec un troisième long-métrage, Main dans la main. Elle signe ici une comédie loufoque, pleine de fantaisie et de légèreté, surréaliste sur les bords et pas qu’un peu. Jugez-en: Hélène Marchal dirige la prestigieuse école de danse de l’Opéra-Garnier, Joachim Fox travaille chez un miroitier de province. Alors que Joachim vient prendre les mesures pour des nouveaux miroirs à l’opéra de Paris, un baiser complètement inattendu est échangé entre Hélène et Joachim. Dès lors, par on se sait quel sortilège, les voilà condamnés à effectuer les mêmes gestes. Unis par une force irrésistible, ils ne peuvent se séparer. Plus moyen de faire l’un sans l'autre, ils se suivent partout, tout le temps. Dans les couloirs de l’opéra, dans la rue, au lit ou dans la salle de bains, Valérie Donzelli invente mille chorégraphies pour son couple d’acteurs, Valérie Lemercier et Jérémie Elkaïm: si l’un bouge le bras, l’autre aussi; si l’un va à gauche, l’autre le suit. Face
à cette situation rocambolesque, Hélène et Joachim vont alors essayer de comprendre l’autre et de l’accepter avec ses travers et ses défauts. Le film pose alors tout un tas de questions passionnantes, sur la véritable signification du terme âme soeur, sur la difficulté de quitter ceux qu’on aime trop, sur ce que signifie être deux. Mené tambour battant, ce film plein de belles trouvailles n’en reste pas moins très touchant et permet d’apprécier l’univers personnel de la réalisatrice et de son inséparable complice et (ex) compagnon Jérémy Elkaïm.