Le carnaval de Nice
Le carnaval de Nice est le plus grand carnaval de France et l’un des plus célèbres au monde, après ceux de Rio de Janeiro et de Venise.
Il se déroule[1] chaque année, au mois de février, pendant deux semaines et il attire plusieurs centaines de milliers de spectateurs.
Il remonte[2] à 1294. En effet, les historiens racontent qu’à cette époque-là, Charles d'Anjou, Comte de Provence, est passé dans la cité pour « les jours joyeux de carnaval ». Aux XIVe et XVe siècles, il s’agissait avant tout d’une fête populaire, alors qu’à la Renaissance[3] l’influence du carnaval vénitien a favorisé l’introduction de bals masqués. Mais c’est à la Belle Époque que le carnaval de Nice a connu son apogée : c’était alors le plus grand du monde.
En 1873, on a pris l'initiative de fonder le « Comité des fêtes » qui, sous le patronage de la municipalité, a été chargé d'organiser et de donner de l'ampleur aux festivités. Des cortèges de chars et une mise en scène structurée ont fait leur première apparition. Ainsi, le 23 février 1873, le carnaval moderne est né.
Trois ans plus tard, sont créées les batailles de fleurs : à l'origine, elles étaient de simples échanges de fleurs, mais ensuite elles sont devenues un spectacle unique au monde, vitrine de la production locale. De nos jours, 4 000 à 5 000 tiges[4] de fleurs fraîches (œillets[5], roses, glaïeuls, gerberas, dahlias, liliums et mimosa) sont nécessaires à la réalisation de chacun des chars et sur chaque char, deux à trois jeunes mannequins, habillés de somptueux costumes de plumes, de paillettes et de strass, lancent des milliers de fleurs aux spectateurs.
En 1882, « sa Majesté Triboulet », le traditionnel pantin[6] de paille et de chiffons[7], a participé pour la première fois au cortège, trônant sur le « Char Royal ». Aujourd’hui encore, avant le début du carnaval, « Sa Majesté Carnaval » arrive sur la Place Masséna afin d'annoncer l'ouverture de cette période de fête : il prend les clés de la ville et il y « règne » pendant deux semaines. Pendant toute la durée du carnaval, ce « roi » est alors visible sur la place principale et, après avoir défilé à nouveau le dernier soir des manifestations, il est brûlé[8] le dernier jour.
Le carnaval n'a pas échappé aux événements de l'histoire. En effet, pendant les deux guerres mondiales, notamment en 1915 et 1940, il a été annulé. Et en 1991, pendant la première guerre du Golfe, aussi.
Le thème du carnaval est connu dès le printemps précédant et il s’inspire toujours de thèmes traditionnels. C’est l’univers du fantastique qui domine, avec des personnages allant jusqu’à 20 mètres de haut.
Claudia Casazza
[1] Se dérouler : svolgersi
[2] Remonter : risalire
[3] La Renaissance : il Rinascimento
[4] Une tige : uno stelo, un gambo
[5] Un œillet : un garofano
[6] Un pantin : un fantoccio, un pupazzo
[7] Un chiffon : uno straccio
[8] Brûler : bruciare